A l’extrême nord-ouest de la Colombie, à la frontière du Venezuela, s’étend la péninsule de la Guajira. Cette région semi-désertique est la terre des communautés Wayuu. Il s’agit du plus grand peuple amérindien de Colombie et du Venezuela. Les Wayuu représentent 8 % de la population de l'État vénézuélien de Zulia et 45 % du département colombien de La Guajira. En tout, on recense plus de500 000 Wayuu.
Le termewayuu est celui qu’ils utilisent pour se désigner eux-mêmes, et signifie “personne”, “indigène de la même ethnie”, “allié”.
En opposition, le motarijuna désigne les non Wayuu. Ce mot veut dire “l’homme qui vient du mal et qui apporte la douleur” en référence aux colonisateurs espagnols.
Wa = nous , Yuu = communauté, collectivité
Leur langue, le wayuunaiki a un statut officiel à la fois au Venezuela et en Colombie. Près de 305 000 personnes peuvent parler couramment ce dialecte.
Les Wayuu constitue l’une des dernières sociétés matrilinéaires : la femme tient une place centrale dans toute l’organisation et les traditions de la communauté.
L’autorité parentale est exclusivement maternelle et ainsi, seul le côté maternel compte dans l’héritage et la descendance.
Par ailleurs, les femmes Wayuu sont les gardiennes des « Rancherias » (nom des campements Wayuu). Les maisons y sont construites en bois de cactus et en terre cuite.
Chaque famille délimite naturellement les clans, par la loi du sang. Une même famille peut couvrir jusqu’à300 membres vivants. Les femmes prennent également les décisions importantes au sein de leur famille et en gèrent l’ensemble des dépenses. Mais leur rôle va bien au-delà d’une gestion administrative ; ce sont elles qui transmettent aux générations futures « le sang wayuu » et les traditions sacrées qui en découlent.
Trois femmes Wayuu
L'ethnie Wayuu garde une culture ancestrale, riche en croyances et en rituels. Le chaman du clan organise des sacrifices d’animaux et des cérémonies au nom des divinités. En Wayuunaiki, le chaman est appeléOutsuu, ou l’oeil qui voit tout.
Le rituel del’encierro (l’enfermement), un des plus importants, représente celui du passage à l’âge adulte chez la femme. Pendant plusieurs semaines, la future femme restera cloîtrée pour recevoir toutes les instructions et le savoir-faire Wayuu par sa mère. Lors de cette coutume sacrée pour la communauté, la jeune fille se prépare à l’accouchement, à la réflexion, à la patience et au tissage des sacs mochilas : un vrai cheminement intérieur doit s'opérer.
Les Wayuu vivent en harmonie avec la nature et le cosmos. Ils attachent une grande importance à la terre sacrée de leurs ancêtres, la “Madre Tierra” (la terre mère). Selon la légende, la pluie est une semence fertile qui auraient fécondé la terre en se répandant sur elle, pour donner naissances aux hommes et aux animaux.
La mer, La pluie, et la lune jouent des rôles clefs dans leurs croyances. Chaque élément correspond à une divinité. Pour les Wayuu, les esprits de leurs ancêtres communiquent avec les humains à travers les rêves. L’interprétation de ces rêves peut modifier radicalement les projets d’une personne ou d’une communauté.
Malheureusement, cette forte spiritualité se perd de plus en plus, en particulier chez les jeunes génération. La religion catholique prend une place grandissante au sein des Wayuu et tend à faire disparaître leurs traditions et pratiques.
Les rituels Wayuu sont souvent pointés du doigt par l'église, qu’elle accuse d’être de la sorcellerie.Les Wayuu restés loin de l'église, affirment qu’ils ne connaîtraient pas tous leurs problèmes actuels si ils étaient plus fidèles à leur “cosmovision” traditionnelle.
Par exemple, ces fervents croyants expliquent la sécheresse - qui fait tant de dégâts dans la Guajira - par ce détournement des amérindiens de leur spiritualité originel.
À travers le monde, une minorité de peuples natifs a su préserver et faire perdurer ses traditions jusqu’à aujourd'hui. La communauté Wayuu fait encore partie de ces résistants.
Ce peuple colombien est un des rares à n’avoir jamais été conquis ou asservi par les espagnols. En effet, grâce à un précédent commerce avec les hollandais, les Wayuu avait pu avoir des armes. À la plus grande surprise des colons espagnols en 1499, les Wayuu purent défendre La Guajira avec rage et détermination !
La Guajira n’ayant pas d’or ou d’argent sur ses plaines, les hommes du conquistador Alonso de Ojeda n’avaient certainement pas voulu insister d’avantage.
Les Wayuu purent depuis maintenir une certaine indépendance.
Hélas, cette indépendance se disloque progressivement à cause de plusieurs facteurs :
Le Cerrejon est le nom d’un grand projet d’extraction de mine de charbon en cours, dans le désert de La Guajira. Les fruits de cette extraction reviennent à 100% à des multinationales Suisses (Glencore), Australiennes (Bhpbilliton) et Anglaises (Anglo-American). Ce projet titanesque consomme 54 millions de litres d’eau par jour pour ses propres besoins, dans cette région où l’eau manque cruellement.
Extraction du charbon et de l´eau de la Guajira
De plus, l’exploitation du charbon s’opère non loin des affluents et entraîne une contamination de l’eau au mercure. Celle-ci devient alors impropre à la consommation et à l’agriculture.
Les familles Wayuu qui ont suffisamment de revenus doivent acheter leur eau, mais la majorité n’ont pas d’autres choix que de s’abreuver au puit, ignorant l’impact sur leur santé.
Afin de pouvoir forer les sols, Cerrejon a fait déplacer près de 35 communautés Wayuu de la terre de leurs ancêtres.Un arrachement culturel et spirituel inimaginable, réalisé à marche forcée.
Le gouvernement colombien a été condamné par la Cour interaméricaine des droits de l’homme en décembre 2015 pour abandon de ses responsabilités à l’égard des Wayuu. Mais les fonctionnaires colombiens tremblent face aux multinationales. S’ils ne se laissent pas acheter, ils sont menacés de mort avec leur famille.
"Nous étions très heureux de vivre près de ce fleuve, nous nous y baignions tout le temps. Lorsqu’il pleuvait, nous pêchions beaucoup de poissons. Maintenant, il n’y a plus que de la vase, et le fleuve est presque asséché. Pour couronner le tout, les eaux sales et puantes de la mine sont entièrement déversées dans le fleuve, et on en sent l’odeur jusqu’au village."
− Un habitant du village colombien El Hatillo
Entre 2008 et 2013, trois mille enfants sont morts de sous-nutrition dans la province de La Guajira, majoritairement des Wayuu. Les conditions climatiques extrêmes de la Guajira en sont la première cause.
Les températures peuvent atteindre les 40 degrés en journée. Les infrastructures facilitant l’accès à l’eau potable sont inexistants et les puits sont rares. Il faut marcher des kilomètres sous le soleil pour se réapprovisionner.
Des ONG font don de citernes d’eau mais La Guajira est un territoire immense à couvrir (1 million d’hectar), et les routes sont soient en très mauvaises états, soient inexistantes.
Les Wayuu vivent de 3 choses :
Les revenus obtenus de ces activités restent faibles et l’exode rurale touche les jeunes générations.Avec l’arrivée de l’économie à l’occidentale, des Wayuu ont migrés pour trouver un travail plus rentable, laissant derrière eux la vie traditionnelle de leur peuple.
Le gouvernement de la Guajira a récemment connu de nombreux emprisonnements pour corruption, tandis que les Wayuu ne reçoivent que très peu d’aides.
Les médias attirent régulièrement l’attention sur la situation dramatique des Wayuu. Ceux-ci se voient ainsi recevoir des aides, souvent matérielles, de nombreuses associations étrangères mais pas de leur propre gouvernement.
Bien qu’il y ait un clivage entre la population urbaine et les Wayuu, la Colombie accorde une réelle importance à la communauté Wayuu. Ils ont une part entière dans la culture nationale.
A la différence de la plupart des concours de beauté qui récompensent des plastiques irréprochables, cette élection était basée sur la connaissance de la culture traditionnelle wayuu. Tout a commencé en 1984 avec la première élection de la "majayut", ou femme Wayuu.
Ce fut un succès, et on suggéra d’aller plus loin et de dévoiler l’essence même de cette culture à travers ses diverses expressions : danse, cuisine, jeux, médecine, musique, artisanat. C’est ainsi que fut instauré l’année suivante le festival de la culture Wayuu, qui s’est imposé au fil des années comme l’une des plus importantes manifestations culturelles de Colombie.
Lors de notre voyage en Colombie, nous, les fondatrices de Mazonia avons eu un coup de coeur pour les mochilas Wayuu. Le savoir-faire des tisserandes est un art. Leur artisanat authentique et générationnel nous a instantanément séduites. Nous nous sommes rapidement rendus compte que leurs conditions de vie étaient difficiles et beaucoup de Wayuu ne tiraient qu’une faible rémunération de la fabrication des mochilas.
Nous avons alors eu l’idée de fonder Mazonia : un projet éthique valorisant le savoir faire et l’artisanat Wayuu, permettant aux tisserandes d’être rémunérées à hauteur de leur talent. Pour mener au mieux l’aventure Mazonia nous travaillons en circuit court et directement sur place avec les communautés Wayuu.
Soutenir Mazonia c’est soutenir 30 communautés amérindiennes.
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